Histoire d'un genre
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Des collections

 Les premières collections dédiées au genre apparaissent sous forme de fascicule (sur le modèle américain) avec les aventures de Nick Carter (Edition Eichler 1907), d’Arsène Lupin (Edition P.Lafitte 1907) ou de Fantômas (collection 65 centimes des éditions Fayard 1910).

 Le Masque

1927. Les choses sérieuses commencent.

Le meurtre de Roger Ackroyd.1951Albert Pigasse fonde la collection du Masque avec Le meurtre de Roger Ackroyd d'Agatha Christie en une de catalogue. C’est la naissance de la première des collections policières françaises. La célèbre couverture jaune avec le masque noir en haut à gauche (logo créé par Maximilien Vox en 1926) apparaît à partir du n°5, comme signe de reconnaissance immédiat.

Sous son label de collection de romans d'aventures, paraissent Véry, Steeman, Boileau, Narcejac, Christie, Carr, etc... (et dans tous les genres : aventure, espionnage, énigme pure et même anticipation !). Puis, au fil des décennies, Le Masque devient, avec Agatha Christie et Exbrayat, l'archétype du roman d'énigme, le symbole du genre.

Au début des années 80, naissent les séries Maîtres du Roman Policier et Reines du Crime. Après avoir fait redécouvrir des auteurs tels que Paul Gerrard, Fred Kassak ou John Dickson Carr ces deux séries s’ouvrent : Paul Halter, Reginald Hill, Peter Lovesey, Ruth Rendell, Serge Brussolo, Patricia Cornwell, Andrea Japp, Philipp Kerr, Val Mc Dermid et Lynda La Plante… Tous au masque !

Les années 90, elles, voient la création des Intégrales, des Grands Formats du Masque, d’une nouvelle série de romans policiers historiques (Labyrinthes) et en 1999 d’une collection de bandes dessinées policières intitulée Petits meurtres en collaboration avec des auteurs comme Jean-Bernard Pouy, Jérôme Charyn ou Maud Tabachnick.

Les grands classiques sont également proposés en bulles avec la série bdétective (Lupin, Sherlock Holmes, Nero Wolfe, Rouletabille, Fantômas…)

L’honorable maison a ainsi publié plus de 2000 titres.

 La Série Noire

Septembre 1945. Marcel Duhamel crée La Série Noire chez Gallimard et le public français découvre La Môme vert-de-gris (titre français de Poison Ivy) et Cet homme est dangereux, deux polars de Peter Cheyney.

Les huit premiers titres ne sont pas numérotés et apparaissent dans un format de 12x18.5 cm, souple et totalement différent de l'édition cartonnée (très recherchés)

Le premier numéro édité en couverture cartonnée orange et noire est le livre de Peter Cheyney (encore lui !) De quoi se marrer en 1948. L’esthétique du mythe est en place.

Shock corridor. Samuel FullerLa « Série Noire » popularise ainsi un nouveau roman policier qui parle la langue de la rue et des truands, et dessine les contours d'un univers de castagne : Raymond Chandler, Horace McCoy, Don Tracy, William Riley Burnett ou Dashiell Hammett... puis Jim Thompson, Kenneth Millar,  David Goodis, Carter Brown ou Donald Westlake…pour la partie américaine de la famille.

Albert Simonin et son Touchez pas au grisbi ! entraîne Jean Amila, Ange Bastiani, Auguste Le Breton, Antoine-Louis Dominique (et sa fameuse saga du Gorille) et Pierre Lesou (Le Doulos) dans la french connection.

Et puis sous les pavés de Mai 68 : Jean-Patrick Manchette, Didier Daeninckx…

Marcel Duhamel disparaît en 1977 et est remplacé par Robert Soulat à la direction de la collection.

Nouvelle ère : Tony Hillerman (Le Peuple de l'ombre), Harry Crews (La Foire aux serpents), Nick Tosches (La Religion des ratés), James Crumley (La Danse de l'ours), Jim Thompson (le n°1000 de la série) ou Jérôme Charyn.

Jean-Claude lzzo (Total Khéops en 1995, suivi de Chourmo et de Solea), (Maurice G. Dantec (La Sirène rouge, Les Racines du mal…) ou  Thierry Jonquet (le n°2000) pour la « french touch ».

Et puis c’est la « révolution d’octobre 2001».Dix ans après son arrivée à la tête de la collection, Patrick Raynal offre des habits neufs à la Série Noire. Finit les couvertures noires typo jaune, remplacées par des photos noir et blanc (il y a les pour, mais aussi les contre…).

Bref, en un mot comme en cent plus de 2600 titres pour une collection qui couvre à elle seule toute l’histoire du polar.

 Petite parenthèse : En octobre 1949, Duhamel lance la Série Blême pour de nombreux volumes (beaucoup parus après-guerre) qui ne correspondent pas à la ligne éditoriale de la Série Noire : les suspense novel.

J'ai épousé une ombre de William Irish ouvre les hostilités de cette collection à la jaquette est verte et au lettrage rouge.

Seulement 22 numéros seront édités et Perry Maison sur la corde raide de Earle Stanley Gardner sonnera le glas en 1951.

 Fleuve Noir

La collection est crée en 1949 par Armand de Caro.

C’est au début des années 50 qu’il invente les romans de Guerre Froide au travers de sa collection Espionnage. Il connaît ainsi un succès foudroyant.

Au début des années 60, Fleuve noir édite ainsi 6 titres d’espionnage par mois, chacun publié et vendu à plus de 100 000 exemplaires.

Le genre policier est également très bien représenté avec plus d’une vingtaine de collections (Spécial police, Engrenage, Collection noire, Crime Fleuve Noir sans oublier San Antonio, Léo Malet et Les nouveaux mystères de Paris ou… Brigades du sexe !)

Des flots d’encre noire avec 100 collections, 1000 auteurs, 10 000 titres et près d’un milliard d’ouvrages vendus qui en font un fleuron de la littérature policière française (au moins au poids!), éditant et faisant connaître des auteurs comme Frédéric Dard, Paul Kenny, G.J.Arnaud, Kâa, Léo Malet ou même Michel Quint (Jadis).

Plus récemment (1995) Fleuve Noir lance une collection sans nom dite Les Noirs, éditant 18 titres par an (format poche) tant dans le domaine français qu’étranger.

 Rivages Noir

Rivages Noir, c’est l'une des grandes réussites éditoriales de Smoke. Donald Westlakeces dix dernières années : une maquette de couverture originale, une ligne éditoriale épurée qui en font la référence noire avec des auteurs comme Tony Hillerman, Jim Thompson, Paco Ignacio Taibo II, Robin Cook, Edward Bunker, James Lee Burke, George Chesbro, Donald Westlake (rien que ça) et bien sûr James Ellroy.

Ajoutons quelques classiques réédités (Goodis, Himes ou Irish), une pincée d’auteurs français (Marc Villard, Pascal Dessaint ou Jean-Patrick Manchette) et l’on obtient une collection… aux petits oignons.

 Grands Détectives (10/18)

Dracula fait maigre. Stuart Kaminsky"Qu'y-a-t-il de commun entre un juge chinois du 7e siècle, un rabbin américain du 20e siècle et un médecin milanais radié de l'Ordre de médecins ? La subtilité de leurs enquêtes, l'originalité de leurs comportements et surtout leur succès dans 10/18". Et c’est Jean-Claude Zylberstein qui le dit.

Cette collection inaugurée en 1983 (par le juge Ti) donne vie à des héros de tous les temps :

l’Egypte des pharaons (Anton Gill), l’Antiquité (Anne de Leseleuc), la Chine des T’ang (Van Gulik et son juge Ti), le Moyen-âge (Ellis Peters, Paul Harding) en passant par l’Angleterre victorienne (Anne Perry).

Bref on voyage dans le temps et dans l’espace (géographique, s’entend) sans oublier Colin Dexter, Dick Francis, Iain Pears, stuart Kaminsky ou Lilian Jackson Braun (Le chat qui…).

 Quelques petites collections ou éditions récentes, au catalogue encore peu étoffé
 Les Classiques de l'aventure et du mystère (Ed. Ombres) qui réédite des classiques tels que Emile GaboriauLondon blues. Anthony Frewin

 Les éditions de l’Olivier, collection Soul Fiction (créée en 1997) chancres de la blackploitation

 Serpent Noir des Editions du Serpent à Plume (créé en 1998) avec une quinzaine de titres dont Les filles n’en mènent pas large et sa suite de Sparke Hayter et les excellents London Blues et Lee Harvey Oswald affaire classée d’Anthony Frewin.

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