Le thriller

 Il se pourrait que le thriller soit le genre anglo-saxon (et même américain) par excellence. Comme son mon l’indique (de l'anglais to thrill : faire frisonner) il s’agit ici de romans-poursuite où l’action prime sur la détection, où il faut de l’horrible, du cru et du saignant.

Le roman d’aventure en serait l’ancêtre (à la Sax Rohmer et son Docteur Fu Manchu, le péril jaune incarné en un seul homme. Le mystérieux Dr Fu Manchu, 1913).

Puis le genre évolue et se spécialise.

 Thrillers psychologiques à la John Bardin qui explore les ressorts de la schizophrénie paranoïaque dans sa trilogie La mort en gros sabots, Qui veut la peau de Philip Banter ? (un journaliste alcoolique trouve sur son bureau une confession qu’il ne se souvient pas du tout avoir signé) et Le diable prend la mouche.

 Thrillers politiques de Howard H. Fast (un des rares communistes américains !) avec Mirage, La confession de Joe Cullen, La poudre aux yeux (grand prix de littérature policière 1953) ou le sarcastique Ross Thomas (Un petit coup de main sur fond de guerre froide, Ondes de choc (1984)…). Un genre cousin ou héritier des romans d’espionnage (pourquoi pas Robert Ludlum..)

 Thrillers judiciaires à la John Grisham (et là on sort l’artillerie lourde !)

 Thrillers technologiques à la Tom Clancy

 Thrillers médicaux à la Robin Cook (à ne pas confondre avec don homonyme anglais) ou médico-légal à la Patricia Cornwell (Post mortem, Séquence des corps). Souvent, les serial killers y rôdent (comme chez Andréa H. Japp).

 Et en parlant de serial killer le maître du genre reste Thomas Harris (ancien reporter criminel) et la trilogie entamée en 1981 avec Dragon rouge (naissance d’Hannibal Lecter) parfois à la limite du supportable), admirablement poursuivit par Le silence des agneaux en 1988 et achevée onze ans plus tard avec Hannibal (nettement moins convaincant). On tient là les ouvrages définitifs sur le serial killer et de son double, le profiler.

(autant de machines à best-sellers)

 Sans oublier le thriller "culturel" comme le Da Vinci code de Dan Brown.
Et la relève française enfin en place avec Maxime Chattam et son infernale trilogie : L'âme du mal, In tenebris et Maléfices.