Marseille Euroméditerranée

par Michèle Leloup

© F. Kern

 


Ce n'est pas une galéjade: le projet Euroméditerranée est bien l'un des plus importants chantiers de réaménagement urbain de France. Il a pour ambition, pas moins, de rendre à Marseille son rôle de métropole phare de la Méditerranée. Lancé en 1995, le projet en est au tiers de sa réalisation. Il a fallu balayer trente ans de friches portuaires et ferroviaires, gommer des autoroutes et creuser quatre tunnels pour libérer des terrains sur lesquels sont déjà livrés 150 000 mètres carrés de bureaux et 1 300 logements neufs. Et ce n'est pas fini. 3 000 appartements seront réhabilités dans le centre-ville. Le hall de la gare Saint-Charles, bientôt agrandi, fera face à un nouveau quartier étudiant, l'îlot Dubois. Plus loin, au carrefour de la porte d'Aix, sont prévus des logements et un mail piétonnier. Au nord sont attendus un palais des congrès, des cinémas et des hôtels.

 

Reste à rythmer la future façade maritime, vitrine sur le littoral. La partition que dirige l'architecte coordinateur, Yves Lion, est à la hauteur: au pied du fort Saint-Jean, bientôt restauré, Rudy Ricciotti construira le Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, Bruno Fortier redessinera le parvis de la cathédrale de la Major, tandis que, derrière le silo d'Arenc reconverti en salle de spectacle (2 500 places), se profilera une tour de 110 mètres édifiée par l'architecte Zaha Hadid pour le compte de l'armateur CMA-CGM. En attendant le futur grand boulevard de mer, en partie piétonnier, la nouvelle gare maritime conçue par François Kern ouvrira en septembre 2005 sur le quai du Maroc, un terminal haut de gamme avec ses terrasses perchées où s'installeront des commerces et un centre de loisirs. Gênes et Barcelone n'ont qu'à bien se tenir.

 

Début des travaux: 1995.
Mise en service: progressive jusqu'à 2012.
Coût: 580 millions d'euros.

 

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